La naissance et l’explosion de Facebook ont fait vaciller Google

Pendant que Google régnait en maître sur la recherche d’information, un autre géant était en train de naître.

FaceBook fort de ses centaines de millions d’utilisateurs balayait en quelques années le primitif Myspace. Le site social créait un réseau de liens d’une densité effarante autour de chaque utilisateur : amis, amis d’amis, sites et pages appréciés, préférences, photos, goûts.

FaceBook est venu troubler les expériences de Google labs avec un banal bouton associé à un message simplissime mais percutant : “J’aime”. D’un clic, chaque membre du réseau Facebook peut signaler à ses « amis » un document qu’il juge digne d’intérêt.

Il ne s’agit pas de recherche d’information, de “pull”, mais de signalement d’information, c’est à dire de “push” : l’information est poussée vers les amis sans action de leur part. Ce simple bouton a connu un succès considérable.

Google avait tenté de suivre le mouvement avec son service “Buzz” permettant de partager ses coups de coeur avec ses contacts. Il existe un bouton Buzz censé fournir un service proche de celui du J’aime de Facebook. Ce service a constitué un nouvel échec pour Google.

Voyant son grand rival en difficulté, Microsoft, a senti une opportunité, d’autant que son nouveau moteur de recherche Bing ne parvenait pas à atteindre un trafic significatif. Il s’est donc allié avec Facebook pour proposer une nouvelle forme de recherche sociale tenant compte des millions de liens sociaux et de recommandations personnalisées apportées par les clics sur les boutons J’aime.

Il s’agit de mentionner l’existence d’une recommandation lors de la recherche sur le moteur. Au contraire de la recherche collaborative 1.0, cette recommandation n’émane pas d’un expert plus ou moins connu, mais d’un membre de votre réseau personnel.

Sentant le vent du boulet, Google a immédiatement réagi avec son bouton +1, largement diffusé début juin 2011. Là encore, il s’agit d’afficher dans les résultats du moteur une recommandation émanant des contacts de l’internaute en quête d’information.

Cette intégration sociale du web réalisée par Facebook/Bing et Google constitue une évolution majeure du web, sans doute aussi disruptive que la naissance de l’algorithme de Google en 1998 et sa généralisation dans les années 2000.

Pendant les années 2000, Google a connu un tel succès que son algorithme révolutionnaire s’est imposé à la totalité des moteurs de recherche, en tout cas ceux qui ont choisi de survivre. Pour résister à ces suiveurs, Google a cherché à s’en démarquer par la recherche d’une pertinence toujours meilleure, en fournissant un service de plus en plus personnalisé.

Cette personnalisation a été progressive, consistant notamment à tenir compte des recherches et comportements passés de l’utilisateur pour lui proposer des résultats plus pertinent. Le stockage des informations comportementales était associé initialement à la création d’un compte Google. Désormais, un simple cookie placé sur votre ordinateur permet au moteur de vous reconnaître pour vous servir des résultats personnalisés.

Pendant plusieurs années, cette personnalisation du service est restée attachée aux données de chaque utilisateur, malgré quelques tentatives de prise en compte de son réseau (Yahoo et Myweb)

Jusqu’alors, le mystère entourant l’algorithme du moteur vedette ne suscitait que quelques réactions négative. Mais le stockage des préférences ou de l’historique de navigation par les moteurs de recherche a suscité une levée de boucliers chez les utilisateurs les plus soucieux de la protection de leur informations personnelles. Cet aspect sera plus particulièrement développé dans le deuxième article (à venir) de ce triptyque. Toujours est-il que Google recueillait des informations liées à la navigation et sans doute déjà au réseau de l’utilisateur. Fidèle à sa tradition, il ne donnait aucune visibilité aux critères qui dictaient l’affichage des résultats, désormais différents pour chaque internaute.


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